Avant de quitter le Berry, on joue au touriste du côté d'Issoudun. Direction le musée Saint Roch. L'ancien hospice de la ville a été transformé en musée au service du patrimoine historique d'Issoudun et de l'art contemporain. Depuis 2007, de nouveaux espaces ont été crées pour ce dernier.

La région a gardé de nombreuses traces de l'époque gallo-romaine, Cet ancien hôtel dieu, abrite aussi une apothicairerie du Xvii avec une collection médicale. A l'intérieur de la chapelle, datant du XVème siècle,  on peut admirer deux arbres de Jessé. Ce dernier est un thème qui revient souvent dans l'imagerie religieuse. Elle représente la prophétie d'Isaïe qui prédisait que le patriarche donnerait naissance à une tige et à un arbre. Cette prophetie dans l'histoire de l'art est souvent représentée sous forme d'une lignée partant de lui et de son fils David et aboutissant à Jésus-Christ.

                                                 Outils de trépanation

  En sortant de la partie ancienne du musée, on peut admirer un tableau de Raoul Duffy: "La sirène au trident" de 1925. Huile sur toile ayant été déposée par le Centre Georges Pompidou de paris.

  La partie contemporaine, outre les expositions temporaires, accueille une interessante collection d'art océanien, ainsi que l'exposition permanente de deux artistes installés depuis 1973 dans le Berry: Fred DEUX et Cécile REIMS. On peut également voir le salon de l'artiste Léonor Fini. La pièce de son appartement parisien, rue de la Vrillère a été totalement reconstituée. L'artiste connaissait bien La Châtre et Issoudun où elle s'était liée d'amitié avec Fred DEUX et sa compagne. Le salon comprend 150 objets d'art nouveau, pièces de mobilier, dessins et tableaux.

                                                        Léonor Fini, autoportrait de 1938

L'artiste est née en Argentine à Buenos Aires le 30 août 1908. De mère italienne et de père argentin, elle passe son enfance en Italie auprès de sa mère et de sa famillie italienne, son père ayant disparu très tôt. Elle est élevée dans un milieu bourgeois et très cultivé. A 17 ans, elle s'installe à Milan et commence à peindre, puis en 1937, elle quitte l'Italie pour la France. Elle y fréquente le milieu surréaliste et rencontre André Breton. Elle cotoie le milieu artistique de l'époque mais n'intègre aucun groupe, préférant travailler en solitaire. Elle expose de 'autre côté de l'Atlantique, à New-York, dès 1939.

Ses dons sont multiples et au service de la peinture comme du théâtre et de l'écriture. Elle participe à de nombreux décors de théâtre.

Elle prit l'habitude de recevoir presque quotidiennement un cercle d'amis dans son salon parisien de la rue de La Vrillère. Durant une trentaine d'années, cette pièce devenue un lieu mythique et légendaire, devint le rendez-vous très fréquenté des artistes de l'après-guerre. Peintres, écrivains, gens du théâtre et du cinéma se cotoyaient régulièrement. C'est ce salon qui est reconstitué à l'identique au musée Saint Roch: lieu de mémoire d'une époque révolue.

Léonor Fini meurt à Paris en 1996.

Léonor Fini photographiée par Dora Maar.

http://www.leonor-fini.com/accueil.html