C'est vrai que je suis beaucoup moins prolifique ces derniers temps dans ma peinture, mais j'avoue que je suis très absorbée par mon autre passion, la généalogie.

 Lorsque je dis que j'aime les repentirs, en voici un nouveau. En fait ce n'est pas vraiment un repentir. Je dirais plus qu'il s'agit d'un tableau jamais terminé. Celui-ci a dû être commencé en 2004 ou 2005.Au départ c'était de l'acrylique avec de belles couleurs pastel. Ensuite, rien.... jusqu'à ce jour où je voulus tenter l'huile. Mal m'en a pris! Je me mis à plaquer au couteau de grandes tâches noires, un peu partout. Evidemment, plus je mettais de la peinture, plus je m'éloignais de ma toile. Le noir n'a jamais été une de mes couleurs de prédilection! Lasse, j'abandonnai. il n'y avait rien à tirer du tableau. Il reposa longtemps dans mon couloir. Parfois je le déplaçais, cherchant une idée, une envie... Je percevais bien deux yeux qui se détachaient à travers les glacis, mais je ne voyais pas comment les sortir de la toile, avec tout ce noir autour.

Et puis, il y a quelques semaines, j'en ai eu assez de voir ce tableau inachevé, posé dans un coin. Il fallait que je me décide à en tirer quelque chose. Un autre problème se souleva très vite. J'avais rempli presque la moitié de la toile de peinture à l'huile. Je ne travaille qu'à l'acrylique. Jamais de maigre sur du gras dit-on. Je devais donc poursuivre à l'huile.

Des teintes pastel de ses débuts, le tableau était devenu très sombre. Je cherchai donc à l'éclairer et posai du bleu. Les yeux étaient toujours là, à peine apparents mais là quand même. Je travaillai autour d'eux et le visage se dessina peu à peu. Il y avait toujours beaucoup de noir, des plaques accidentées qui cachait une partie de la figure. Puisque c'était le regard qui m'avait interpellé en premier, je décidai de ne garder que celui-ci. Et l'image de la femme voilée se dessina, avec à travers son voile un paysage montagneux qui me fit penser à l'Atlas, ce massif montagneux du nord de l'Afrique. Je feuilletai un livre de ma bibliothèque qui parlait de l'Algerie et je tombai sur une photo de la Chiffa et son ruisseau aux singes, ses petites maisons blanches au toit rouge. Voilà, j'étais arrivée au bout de mon voyage. mon tableau était presque terminé. Il ne me restait plus qu'à fixer quelques touches ici et là. La Chiffa était née!

J'ai adoré et détesté travailler l'huile. C'est une expérience que je retentrai sûrement mais j'avoue que je suis beaucoup plus à l'aise avec l'acrylique. D'ailleurs, le prochain tableau, presque terminé lui-aussi, est entièrement de ce médium.