En peinture, un repentir est une toile qui a été modifiée. Quelquefois seul, un des éléments de l'oeuvre est caché. Parfois comme souvent dans mes toiles, tout le tableau est modifié. J'aime redonner une autre vie à des toiles qui ne résonnent plus. Elles sont rangées dans un coin et ne sont plus exposées depuis longtemps. Elles veillent, attendant un second souffle. La cité engloutie était une de mes premières toiles. Elle dormait, coincées entre d'autres peintures, indifférente aux regards absents. Et puis elle est ressortie en ce début de printemps. De ses flots sont nées des maisons, des jardins... il n'y a plus qu'à rouvrir les fenêtres et ranimer  les étages assoupis. Les chats guettent la venue de ces nouveaux propriétaires...

 La cité engloutie-toile de 2005

 

 La Cité engloutie 2005 devenue Casa della Famiglia en 2011

A voir également sur mon site:

http://www.rosianepriam.com/?go=artworks/display_mini_gallery&mini_gallery_id=1344082&login=rosianepriam&image_id=5393671&artist_id=32665

 

"Il arrivait qu’un livre, ouvert sur le dallage de la terrasse ou sur l’herbe, une corde à sauter serpentant dans une allée, ou un minuscule jardin bordé de cailloux, planté de têtes de fleurs, révélassent autrefois, dans le temps où cette maison et ce jardin abritaient une famille, la présence des enfants, et leurs âges différents. Mais ces signes ne s’accompagnaient presque jamais du cri, du rire enfantins, et le logis chaud et plein, ressemblait bizarrement à ces maisons qu’une fin de vacances vide, en un moment, de toute sa joie. Le silence, le vent contenu du jardin clos, les pages du livre rebroussées sous le pouce invisible d’un sylphe, tout semblait demander : « Où sont les enfants ? »

C’est alors que paraissait, sous l’arceau de fer ancien que la glycine versait à gauche, ma mère, ronde et petite en ce temps où l’âge ne l’avait pas encore décharnée. Elle scrutait la verdure massive, levait la tête et jetait par les airs son appel : « Les enfants ! Où sont les enfants ? »

Extrait de "La maison de Claudine" de Colette

 Et entre les deux toiles, elle a été cela:

 

CARNAVAL

 

Tableau de 2007

40x40

Acrylique

Ce jour là la radio diffusait un air d'operette, un refrain qu'on n'entend plus de nos jours. Et me voici transportée des années en arrière, accompagnée de ma soeur et de mes tantes, installées dans les lourds fauteuils cramoisis du théâtre. J'ai huit ans et j'observe émerveillée les chanteurs d'operette dans leurs costumes colorés, chantant gaiement et dansant sur la scène. Un autre souvenir ressurgit, celui du carnaval de mon enfance où en famille nous partions tôt après manger pour avoir une place pas trop loin du défilé. Mon grand-père marchait devant, son échelle sous le bras. Il l'installait sur le trottoir pour que les plus jeunes puissent apercevoir les grosses têtes car ses épaules finissaient par faiblir sous nos poids lorsqu'il fallait attendre longtemps l'arrivée des chars.

Ma main glissa alors sur la toile, "Monsieur Carnaval" venait de s'inviter dans mon salon.

http://www.rosianepriam.com/?go=artworks/display_mini_gallery&login=rosianepriam&mini_gallery_id=1091077&artist_id=32665&image_id=1259549&disp_m=normal&serie=1

Quelques photos du Carnaval de Nantes 2010, photos que vous pouvez retrouver sur le site photos de Dani de Nantes dans Picassaweb:

Ainsi que des photos du carnaval de Nantes, à l'époque ou mon grand-père y participait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Années 1924-1925- ou 1926